Je ne suis ni historien, ni toxicologue, ni spécialiste en rien de ce qui fait autorité dans les grandes conférences. Je suis simplement un homme qui a choisi de comprendre ce qu’il mange, puis d’en tirer les conséquences, y compris dans sa manière de travailler, de produire et de vivre.
Mon parcours m’a mené, après quelques détours et beaucoup d’observations, vers un point de départ : le grain. C’est lui qui, depuis des millénaires, nourrit les civilisations, les lie et parfois les fait tomber. J’ai donc décidé de m’en occuper sérieusement, avec un moulin Astrié, un peu de patience, du levain naturel et l’envie têtue de faire du pain qui ait du sens.
Travailler aujourd’hui artisanalement, en bio, au levain et en lien direct avec les producteurs comme avec les mangeurs, ce n’est pas un retour en arrière nostalgique, c’est une manière de remettre les choses à leur place. L’alimentation ne devrait pas être une branche de la chimie industrielle, ni un secteur d’investissement, mais un acte social et vital.
Cette rubrique a pour but de partager les savoirs que j’ai accumulés au fil des années, par curiosité, par nécessité et parfois par dépit face à ce que j’ai découvert de l’envers du décor alimentaire. On y trouvera un peu d’histoire, un peu de science, quelques rappels de bon sens, et sûrement de quoi bousculer certaines certitudes.
Comprendre ce qu’on mange, c’est déjà un acte politique. Et parvenir à garder bon appétit après avoir compris relève parfois de la bravoure, du cynisme ou de l’autodérision.